vendredi 20 décembre 2013

Un CER à bout de souffle

Lorsque le modèle économique de l’association est assez simple et que celle-ci est financée essentiellement par des dons, le CER est globalement assez simple à lire. Il constitue une information comptable de plus qui permet de préciser certaines informations utiles pour un lecteur un peu « averti ». Mais globalement sa présentation d’ensemble rebute généralement le lecteur peu habitué aux règles comptables. Il s’agit pourtant de la majorité des donateurs !
Dès que le modèle économique de l’association ou de la fondation devient complexe : plusieurs sources de financement, survenance irrégulière d’évènements exceptionnels (legs), application de réglementations complexes (médico-social) et que l’utilisation des dons s’étale sur plusieurs exercices (investissements, fonds dédiés etc…) ; la lecture du CER devient ubuesque et non comparable d’une entité à l’autre. La pertinence du CER est si faible qu’il ne sert à personne. Quand un document comptable comme le CER devient illisible et inapproprié à prendre des décisions, il faut le supprimer ou le réformer.
« Quand un document comptable comme le CER devient illisible et inapproprié à prendre des décisions, il faut le supprimer… »

D’autant plus que le vœu de mettre en place un document plus global d’information du donateur intitulé à l’époque  « Notice d’information d’appel à la générosité du public » a déjà été évoqué en 2009[1]. Et dans le même esprit, le Comité de la charte fait la promotion d’un document appelé  « l’essentiel », (feuillet de 4 pages sur l’utilisation faite par une entité des dons reçus). Il est temps de poursuivre dans cette voie et de ne pas se focaliser sur les améliorations à la marge d’un CER à bout de souffle. Il est souvent plus facile de créer un nouveau document réglementaire que d’abroger un document existant inapproprié, car l’on trouve toujours ici ou là une bonne raison de le garder. Mais à l’heure des multiples simplifications administratives, si le courage politique s’alliait au pragmatisme comptable, le manque d’intérêt général voire d’utilité sociale du CER militerait pour son abrogation !

« Si le courage politique s’alliait au pragmatisme comptable, le manque d’intérêt général voir d’utilité sociale du CER militerait pour son abrogation…. »

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[1] F. Jégard, Plan de comptes annoté, Hors série Juris associations, Juris Éditions – Dalloz, 2009.

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